Ce samedi après-midi, le prof qui me donnait des cours particuliers de math avait annulé mes deux séances. Moi, je n'avais pas daigné prévenir ma mère. C'est donc la poche lestée de ses émoluments, que je fis semblant de me rendre chez lui avant de filer directement à Poly Sons, le principal fournisseur de vinyles de la ville. J'investis sans remords une partie de mes 200 francs honteusement gagnés dans le premier album des Primal Scream, parce que l'indécrottable fan des Jesus & Mary Chain que j'étais déjà ne pouvait pas passer à côté de la nouvelle carrière de Bobby Gillespie. Je jetai ensuite mon dévolu sur Express des Love & Rockets, curieux mais néanmoins un peu inquiet. A l'époque, Bauhaus était un de mes groupes de chevet et lorsque le bras mécanique de ma platine eut creusé le premier sillon du morceau inaugural, It could be sunshine, je retins mon souffle. Fini le grand-guignol gothique, le son ici, était ouvertement pop, aérien, libéré, des premières aux dernières notes.
Love & Rockets tel un Phoenix jailli de ses propres cendres avait donc su se délester de ses influences et d'un passé pourtant récent, pour nous offrir une vision mélancolique du rêve américain.
Jamais le groupe ne retrouvera cet état de grâce sur les albums suivants.
Il parait que bien mal acquis ne profite jamais, pourtant ce jour là, je suis tombé sur un de ces albums qui je sais, m'accompagnera tout au long de ma vie et qu'aucune lassitude ne saura ternir. Un de mes albums parfaits en somme.
Extrait
dimanche 4 janvier 2015
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